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Cartes Postales "Capitale"
25 décembre 2013

Scènes de métro

Pied

C’est un pied qui dépasse d’une couverture sur un quai de métro…On ne voit pas son visage, ni même son corps recouvert d’une couverture grise. Si on ne voyait pas ce pied qui dépasse on pourrait se demander si c’est bien un homme qui est étendu là.

Est-il vivant ou est-il mort ? Se poser la question fait froid dans le dos. Je suis dans le métro, les portes sont ouvertes et je le regarde. Le train reste en station plus longtemps que d’habitude, les portes ouvertes. La station est en travaux, les murs sont gris sans les carreaux blancs du métro parisien. Le quai est maintenant désert et le train ne part toujours pas. La couverture est de la même couleur que les murs. Un homme sous la couverture et mon regard qui ne quitte pas son pied. J’ai honte d’avoir envie que le bruit de fermeture des portes retentisse et que le train parte…

 

Inquiétude

Depuis que la RATP a installé des panneaux indiquant le temps d’attente entre deux métros, mon rapport à l’attente du métro a complètement changé ! Cela n’a rien à voir d’attendre 10 minutes en le sachant que de se morfondre sur un quai en imaginant le pire (un problème technique, une grève…). Si il n’y a que 2 minutes d’attente je me positionne près des signalements des portes, si il y 4 minutes je prends mon téléphone et je pianote des textos, au-delà de 5 minutes, je sors mon livre.

Ce matin j’ai de la chance, il n’y a que 2 minutes d’attente. A côté un jeune homme s’impatiente et se tord le cou, se penche en avant pour regarder dans le tunnel si le train est à l’approche. Qu’espère-t-il ? Que le train va arriver en avance ? Peut-être ne comprend-il pas le système ? Il paraît vraiment inquiet et cela me laisse perplexe. On aperçoit le train, cela le rassure, je crois même qu’il pense que c’est un peu grâce à lui !

 

Jamais

Elle est très vieille, fragile et quand elle est assise ses pieds touchent à peine le sol. Un homme à côté d’elle lui parle fort, je comprends vite qu’ils ne se connaissent pas. Je ne sais pas comment ils ont entamé la conversation qui est plutôt un monologue d’ailleurs. L’homme a un ton pontifiant assez désagréable, il la met en garde contre les arnaqueurs qui voudraient profiter de son grand âge, il lui répète en boucle « N’ouvrez jamais la porte, jamais ! ». Elle hoche la tête sans vraiment répondre.

J’imagine qu’il essaie de gagner sa confiance pour l’escroquer justement…je me fais mon film et brusquement la vieille dame fait entendre sa voix et lui cloue le bec « Monsieur, jamais n’existe pas ! ».

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